Créé par Gabriel·e Villeneuve, 2020
Afin de voir les valeurs comprises dans notre mission (notamment le respect, l’équité, la justice et l’inclusivité) reflétées dans la rédaction de nos documents en français, ce document propose une politique d’uniformisation en ce qui a trait à l’usage du français inclusif dans notre organisme. La visée de cette politique est, dans un premier temps, de reconnaître que le français dit « normé » ou « standard » est fermement ancré dans la suprématie blanche, l’eurocentrisme et le cishétéropatriarcat, et dans un deuxième temps, d’honorer la diversité de notre clientèle, de notre équipe et du grand Montréal de façon générale.
Pour ce faire, ce document propose des stratégies claires et simples pour ne pas compromettre l’accessibilité au nom de l’inclusivité. Comme le français dit « inclusif » est un concept vivant et fluide, cette politique ne prétend pas proposer la seule ou la meilleure approche à la rédaction inclusive, mais plutôt l’une d’entre elles, jugée accessible et efficace dans le contexte spécifique de l’organisme.
Application de la politique
Cette politique s’applique à tout nouveau document public rédigé en français et à tout document public révisé ultérieurement à sa publication originelle. La politique est également fortement encouragée pour les emails et la documentation interne.
Par document public, nous entendons les documents suivants : les pages du site web, les brochures, les zines, les politiques partagées par l’équipe, les offres d’emploi, les publications sur les médias sociaux, etc.
Impact de la politique
Il est vrai que cette politique requiert une adaptation et un apprentissage pour les personnes qui ne sont pas habituées à la rédaction inclusive. Ceci étant dit, cette méthode est développée dans le but d’être accessible sur le plan de la rédaction autant que sur celui de la lecture et la langue qui en résulte ne devrait pas être alourdie. Pour faciliter l’apprentissage, le présent document peut être utilisé comme référence et la consultation de personnes déjà habituées à la rédaction inclusive est recommandée.
Point milieu: ·
Le point milieu permet de faire la « double flexion partielle », c’est-à-dire de fléchir un seul mot au « masculin » ET au « féminin » en écrivant seulement les terminaisons de chacune des flexions (ex: les étudiant·e·s). Cela permet notamment une économie d’espace, contrairement à la « double flexion totale » (ex: les étudiants et les étudiantes), qui renforce également une idéologie binaire des genres.
Comparativement à d’autres signes typographiques permettant la rédaction inclusive (comme la barre oblique, le trait d’union, le point ou les parenthèses), le point milieu a l’avantage de ne pas avoir d’autre usage courant en français. Il permet ainsi d’éviter la confusion ou la difficulté de lecture. Étant circulaire, le point milieu illustre également l’infinité de possibilités de tout ce qui se trouve à l’intérieur et au-delà des catégories grammaticales binaires, soit le « féminin » et le « masculin ».
Comment faire un point milieu?
- Clavier Apple programmé en français : option + maj + H
- Clavier Apple programmé en anglais : option + shift + 9
- Clavier PC : ALT + 250
- Autres claviers : consulter cette page
- Sinon, « copier » et « coller » l’un des points milieux des exemples ci-dessous.
Déclinaison en « e » au « féminin »
Pour les mots auxquels s’ajoute simplement un « e » au « féminin », il suffit d’ajouter un point milieu avant le « e », et un autre après le « e » si le mot est au pluriel.
Ex : Un·e étudiant·e est content·e, les étudiant·e·s sont content·e·s.
Autres types de déclinaison au « féminin »
Pour les autres types de déclinaison, on peut simplement inclure les deux terminaisons, c’est-à-dire le « masculin » et le « féminin », séparées d’un point milieu. L’ordre des déclinaisons est à la discrétion de la personne qui rédige. Si la marque du pluriel est un « s » ajouté à la fin, on ajoute un point milieu avant le « s ».
Ex : Travailleur·euse·s OU Travailleuse·eur·s
Si la marque du pluriel est différente du « féminin » au « masculin », on inclut la marque du pluriel dans les terminaisons de genre respectives.
Ex : Les intervenant·e·s sont soucieux·euses.
Déterminants
Si la déclinaison au « féminin » requiert simplement l’ajout d’un « e », suivre les indications plus haut. Sinon, séparer les déterminants « masculins » et « féminins » d’un point milieu. L’ordre des déclinaisons est à la discrétion de la personne qui rédige.
Ex : Le·la OU La·le, son·sa OU sa·son, etc.
Néologismes
Plusieurs mots ont été inventés afin de créer une alternative épicène à des mots genrés.
Attention: l’usage excessif de néologismes nuit à l’accessibilité du texte.
Les seuls néologismes recommandés dans ce document sont répandus ou intuitifs, permettant aux personnes qui le lisent pour la première fois d’en déduire le sens.
Néologismes accessibles
Il·Elle / Ils·Elles < Iel / Iels
Elles·eux < Elleux
Celles·Ceux < Celleux
Tous·tes < Toustes
Coordonnateur·trice < Coordonnataire OU Coordo
Autres propositions, à la discrétion de la personne qui rédige :
Sa·Son < Saon
Le·la < Lea
Tournures non genrés
Une stratégie à prioriser peu importe le contexte est l’ajustement de la tournure des phrases pour éviter la marque du genre. Ceci peut être avantageux dans des contextes où l’on souhaite éviter la double flexion partielle.
Remplacer la voix active par la voix passive
Ex : Vous est invité·e·s < Nous vous invitons
Remplacer le terme de désignation par le nom de la fonction ou par la fonction plus large
Ex :
- Les responsabilités du·de la coordonnataire d’activités < Les responsabilités liées à la coordination d’activités
- Un·e intervenant·e < Une personne de l’équipe d’intervention
Remplacer un terme genré par un terme générique
Ex : Les employé·e·s < L’équipe / Le personnel
Autres remarques concernant le genre
Lorsque des personnes sont mentionnées dans un texte, il faut demander aux personnes en question les pronoms et les accords qu’iels préfèrent, en avisant chacun·e du public qui aura accès au texte (pour des raisons de sécurité, entre autres, certaines personnes changent de pronoms ou d’accords en fonction de qui aura accès au texte).
Lorsque des personnes inconnues sont mentionnées, ou encore lorsque les pronoms et accords préférés des personnes mentionnées sont inconnus de la personne qui rédige le texte, il suffit d’employer le pronom neutre « iel » et les accords « féminins » et « masculins » séparés du point milieu.
Ex : Luc est l’un·e des participant·e·s au programme.
Remarques concernant l’accessibilité
Voici quelques considérations à garder en tête pour améliorer l’accessibilité d’un texte
- Utilisation d’une police sans serif
- Grosseur des caractères
- Contraste des couleurs
- Interligne / espacement dans le texte
- Longueur des phrases
- Vocabulaire